Voyage aquatique 1

C'est une randonnée hivernale sur le chemin de Stevenson qui à inspiré ces petites histoires !

Je suis descendu par un temps pluvieux, c'est d’ailleurs ce qui me caractérise et fait de moi un être en perpétuel voyage.

La proximité du Mont Lozère m'a aspiré et les vents m'ont porté dans les environs.

Pour tout vous dire, ce jour là, je n'étais pas sous la forme que vous me connaissez maintenant.

En effet la température était bien inférieur à zéro et je me suis présenté sur terre sous la forme d'un flocon de neige.

Nous étions des milliers à effectuer ce voyage et tourbillonner dans le ciel avant de se poser soit sur un arbre, soit au sol, et parfois sur d'autres cristaux qui étaient déjà là.

Peux être qu'ils nous attendaient pour renforcer le manteau neigeux , comme disent les hommes des stations, qui ont fait de nous une marchandise.

Le vent se lève alors que je suis presque arrivé , m'emporte au loin et me pose dans une grande prairie sur un versant pentu.

Je sens la transformation s'opérer en moi.

Je redeviens ce que je suis à l'origine.

J'ai traversé une partie de l'Atlantique, évaporé sous les tropiques de l'océan.

Dans ces nuages, j'ai voyagé des jours et des jours, parfois poussé par les alizés ou par une tempête soudaine qui venait disloquer les énormes cumulus.

J'ai aperçu les premières côtes de l'Europe ,et quelques jours après, les éléments ont choisi de me déposer ici, sur la montagne du Goulet.

La proposition est incroyable, extraordinaire et va décider de la suite de mon aventure.

Je suis à l'endroit précis qui fera que mon destin sera de retourner à l'océan ou d'aller en Méditerranée.

Les terriens appellent cela :la ligne de partage des eaux.

Je suis sur le fil, quelques centimètres à droite et je fais un long périple dans la rivière Chassezac puis l'Ardèche, le Rhône et enfin la mer après avoir traversé la Camargue.

De l'autre coté c'est le Lot qui commence sa course à l'ouest et vers la Garonne qu'il accompagnera jusqu'à l'Atlantique.

Ai je le choix ?

Le brin d'herbe sur lequel je suis posé peux décider de mon sort.

Un frémissement d'air au ras du sol peut le retourner et m'expédier illico presto vers un voyage marin ou bien océanique.

Pas de retour possible, j'accepte mon destin, il est fabuleux, je vis un moment exceptionnel .

Tout peut encore arriver, je peux être englouti par le bec d'une mésange, absorbé par la terre et rentrer dans le sol pour un sombre périple souterrain avec une destination inconnue.

Pas de moyen de locomotion, pas de patte ni d'aile pour se déplacer, pas de voix pour appeler !

J'ai confiance, la vie décide le meilleur pour tous.